"L’éthique de la terre élargit simplement les frontières de manière à y inclure le sol, l’eau, les plantes et les animaux ou, collectivement, la terre.
Cela paraît simple : ne chantons-nous pas déjà l’amour et les devoirs qui nous lient à notre sol patriotique, terre de liberté ? Oui, mais qui et quoi au juste aimons-nous ? Certainement pas le sol, que nous envoyons à vau-l’eau, au fil des fleuves. Certainement pas ces fleuves eux-mêmes, dont nous pensons qu’ils n’ont d’autre fonction que de charrier nos déchets. Certainement pas les plantes, que nous exterminons sans ciller par communautés entières. Certainement pas les animaux, dont nous avons déjà exterminé bien des espèces, parmi les plus grandes et les plus belles. Une éthique de la terre ne saurait bien entendu prévenir l’altération ni l’exploitation de ces ’ressources’, mais elle affirme leur droit à continuer d’exister et, par endroits du moins, à continuer d’exister dans un état naturel.
En bref, une éthique de la terre fait passer l’Homo sapiens du rôle de conquérant de la communauté-terre à celui de membre et citoyen parmi d’autres de cette communauté. Elle implique le respect des autres membres et aussi le respect de la communauté en tant que telle."
Le saviez-vous, dans le droit français, les animaux sont considérés comme des meubles. Si. Sommes-nous seulement capables de ne plus nous penser comme supérieurs au reste du vivant ?
La citation est extraite de : Aldo Leopold, Almanach d’un comté des sables, p. 258